Les préjugés sont des opinions adoptées en l’absence d’information ou de pratique suffisante, et souvent imposées par un milieu, en époque, une éducation. un Synonyme pourrait être celui de parti pris.
I/Caractéristique des préjugés : ils sont difficilement modifiables. Les raisons :
- Souci de préservation de soi, de prudence, principe de précaution
- Paresse intellectuelle
- Conformisme social
- Education
- Milieu social
- Rigidité mentale
II/ Mécanisme des préjugés
Une personne juge en appliquant une opinion reçue, faite par autrui (= opinion de deuxième main). cela renvoie à la notion de jugement.
III/les Manifestations des préjugés à idée dominante est leur aspect négatif :
- Le sexisme : une personne qui n’a eu de cesse de vivre des expériences malheureuses avec les personnes du sexe opposé, va avoir des préjugés négatifs sur ces dernières. Le sexisme est une manifestation de préjugés portés sur les personnes du sexe opposé.
- Les blagues : même si cela est formulé de façon anodine, les blagues sont souvent la révélation d’un certains nombre de préjugés (sur les belges, les blondes, ..)
- De façon extrême : le racisme, l’homophobie.
On voit dès lors que les préjugés portent en eux même un aspect négatif, aspect que l’on peut aussi retranscrire sous 4 aspects :
Du point de vue de la liberté : les préjugés mettent à mal la liberté de conscience et d’action. il s’agit de la peur du qu’en dira-t-on.
Du point de vue de l’égalité : les préjugés empêchent toute objectivité. Or celle-ci est une condition sine qua non de l’égalité. Car si un comportement ou une personne est marqué par un préjugé, donc par une opinion, on ne saurait le ou la considérer de façon impartiale. Prendre parti, c’est aussi marquer une préférence, et donc traiter inégalement.
Du point de vue de la technique : les préjugés ont longtemps été un frein au développement de la technique (ex: Galilée).
Du point de vue de la raison : les préjugés font abstraction de tout raisonnement individuel, puisque nous faisons notre une opinion commune, qui ne résulte pas d’une analyse qui nous serait propre.
IV/La dévalorisation contemporaine des préjugés
- Dans notre système judiciaire :
Deux éléments se démarquent : le principe de la présomption d’innocence, nécessaire pour protéger la personne poursuivie contre les préjugés de culpabilité, ainsi que le système de garantie des droits de la défense valable pour tous.
- Dans notre société de manière général, les préjugés sont péjorativement connotés :
associations et des missions d’information qui ont pour but de lutter contre les préjugés se multiplient : apparaissent alors l’Association SOS Racisme, ou encore le CNCM (Conseil National du Culte Musulman), mis en place, notamment aux fins de communiquer sur les valeurs transmises par l’islam.
une autre référence peut être faite aux interventions des assistantes sociales, des éducateurs, ou encore des infirmières sur des questions tabous et faisant l’objet de préjugés : telles que les questions relatives aux pratiques sexuelles , les violences entre filles et garçons , la question des tenues vestimentaires des filles , etc. ….
V/La nécessité des préjugés :
Par rapport aux sciences, à l’éducation (donc par rapport à la technique, à la raison) : toute connaissance du monde et toute expérience scientifique doit nécessairement prendre appui sur un a priori. Comment, par exemple, l’éducation serait-elle possible si la confiance n’était pas accordée au formateur sur la base des préjugés (au moins provisoirement ?).
C’est même à partir de préjugés (à la base des expériences), que d’autres préjugés pourront être mis à mal…